Les défis agricoles posés par le cornichon

Le cornichon est un fruit aussi délicieux… que capricieux. 

Il refuse de pousser en-dessous de quinze degrés, mais aussi au-dessus de trente-cinq. Trop de pluie, pas assez de soleil, et la récolte est mise à mal. Un producteur français ne dispose pas de trente-six solutions : il doit semer en mai et finir de récolter en août. C’est la seule fenêtre où il lui est possible de faire pousser des cornichons. 
La récolte du fruit n’est pas non plus de tout repos. Elle n’est pas mécanisable, demande beaucoup de main d’œuvre et comme un cornichon double de volume entre le matin et le soir, les cueilleurs doivent passer dans les rangs plusieurs fois dans la journée. C’est pourquoi cette culture délicate avait petit à petit déserté les champs français pour des cieux indiens plus cléments ‒ jusqu’à trois récoltes par an grâce à la météo locale et la main d’œuvre bon marché. 

Reitzel relocalise le cornichon en France

En dépit de toutes ces contraintes, Reitzel a décidé en 2016 d’investir dans la relocalisation de la culture du cornichon et d’aider des agriculteurs français à se lancer, tant sur le plan technique qu’avec des garanties notamment financières. Treize agriculteurs se sont ainsi lancés dans l’aventure depuis 2016 (sept en Loir-et-Cher, un dans la Sarthe, un en Maine-et-Loire, un en Indre-et-Loire et trois dans le Cher). Reitzel est à leurs côtés pour toutes les étapes de culture, notamment via une ingénieure agronome. Les prévisions de récolte 2020 sont en baisse par rapport à celles de 2019 (qui était exceptionnelle), notamment à cause des fortes chaleurs estivales et de la crise sanitaire qui a pesé sur la disponibilité des cueilleurs.
Jardin d’Orante a par ailleurs lancé un kit « Mon cornichon maison » vendu sur jardindorante.fr pour sensibiliser les particuliers à la culture de ce fruit emblématique de notre gastronomie et soutenir le cornichon français. L’intégralité des bénéfices de ces ventes est reversée aux treize agriculteurs qui se sont regroupés dans l’association des Cornichonneurs français. La vente des kits 2019 leur a ainsi rapporté 8 000 euros.
www.groupe-reitzel.com

Texte : Julie Bind – Photos : Cyril Ananiguian


Étude CSA : savez-vous où poussent vos cornichons ?

Entre bonnes intentions et fausses croyances, les consommateurs sont dans le flou quant à l’origine des cornichons.

La marque de cornichons Jardin d’Orante a commandé une étude à l’institut CSA. Menée du 12 au 14 mai 2020, elle révèle que 76 % des Français ont déclaré avoir privilégié des produits alimentaires issus de filières françaises depuis le début de la crise sanitaire et sont prêts à payer plus cher pour ces mêmes produits. 
Parallèlement, neuf français sur dix se disent consommateurs de cornichons et 52 % d’entre eux sont persuadés qu’ils les consomment français. L’étude du CSA révèle que leurs perceptions quant aux origines de ces condiments sont erronées. 80 % des Français pensent, en effet, que la marque Maille propose des cornichons français et 75 % pensent la même chose au sujet d’Amora. 96 % des Français souhaitent l’amélioration de l’information sur l’origine des cornichons, en obligeant légalement les marques à l’indiquer sur les bocaux. Tant que le flou règne, les cornichons français Jardin d’Orante, vendus un euro plus cher, auront du mal à tirer leur épingle du jeu alors qu’il en va de la relance de la filière française. 
Comment ouvrir les yeux du consommateur et lui permettre de faire ses choix en conscience ? La pérennité de la relance mise en place par Jardin d’Orante vis-à-vis des producteurs français dépend aussi de cette prise de conscience de l’origine des cornichons par les consommateurs.